Une vie aventureuse
et romanesque
Un auteur polygraphe
respecté
Un membre actif de la
République des lettres
Un homme de foi au
carrefour des religions
Un bibliophile et un
amateur de littérature

Un homme de foi
entre catholicisime et protestantisme

Homme à la foi vive et tourmentée et fils d'un conjuré du « Complot des Poudres » — qui avait d'ailleurs été à l'origine converti par un Jésuite —, Kenelm Digby vit dans l'ombre de la faute paternelle. Il n'aura de cesse de racheter l'honneur familial perdu et de convaincre la couronne de sa loyauté. Pourtant, élevé à la campagne dans la foi catholique, il reste profondément attaché au catholicisme et se passionne pour l'histoire des religions dès ses années à l'université d'Oxford auprès de Thomas Allen. Au contact de l'érudit, cet intérêt philologique se double d'une passion bibliophilique pour la matérialité des textes. Au fil de sa vie et de ses voyages, Digby ne cessera plus de rassembler manuscrits et ouvrages sur le sujet de la religion.

Il avait noué une étroite amitié avec Thomas White (Blacklo), qui prônait, en totale contradiction avec les Jésuites qui, en retour, lui vouaient une haine farouche, un accommodement des Catholiques anglais avec le Roi d'Angleterre. Cette amitié et les convictions que Digby défend tout au long de sa vie témoignent de son engagement dans les controverses politico-théologiques de son époque. La BIS, comme la BnF, possède encore quelques exemplaires remarquables, certes sans doute hétéroclites car leur réunion est le fruit du hasard, permettant d'offrir un aperçu saisissant des intérêts philologiques et théologiques de Digby.

Textes sacrés

Ce sont d'abord plusieurs versions des textes sacrés et en particulier de la Bible, de toutes les confessions. Une surreprésentation des textes catholiques s'explique sans doute par des raisons contextuelles — ce sont les exemplaires que les acheteurs français ont sans doute privilégié à la vente de 1665. Ces nombreuses éditions de la Bible, associées à la présence de certains Pères de l'Église (notamment dans les collections de la BnF) et de commentaires de théologiens humanistes, témoignent de l'intérêt œcuménique de Digby pour la philologie biblique comme de sa passion bibliophilique.

La BIS possède plusieurs éditions de la Bible, dans plusieurs langues, tant modernes qu’anciennes, qui relèvent de toutes les confessions et suivent tous les formats. Il faut rappeler que Digby se convertit au protestantisme en 1630 pour exercer ses nouvelles fonctions de Lieutenant-Général de la flotte, avant de revenir discrètement dans le giron du catholicisme en 1635 — année à partir de laquelle il établit prudemment ses quartiers à Paris. Il semble qu'il ait d'ailleurs pu jouer un rôle prosélyte à la cour de la reine Henriette-Marie, comme le révèle sa correspondance. Le contexte est assez favorable, sous Charles Ier, aux Catholiques anglais, avant que n'éclate la Guerre civile. La reine, qui était la sœur de Louis XIII, était restée catholique et, entourée d'un cercle de courtisans partageant sa foi, elle œuvrait activement pour promouvoir le catholicisme, au grand dam de la faction protestante à la cour et des puritains dans le pays.

On donnera ici trois exemples remarquables de ces ouvrages sacrés ayant appartenu à Digby.


Théologie et controverse

Digby s'intéresse aussi bien sûr à la controverse religieuse, passée et présente, comme l'atteste son engagement dans la polémique qui oppose Thomas White aux Jésuites anglais. La BIS conserve certains ouvrages marquants, qui, là encore, témoignent de son excellente connaissance des classiques de la théologie comme des polémistes contemporains, comme on le voit dans les trois exemples suivants.