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Exposition à la une

En janvier 1761, lorsque paraît Julie ou la Nouvelle Héloïse, Rousseau a presque cinquante ans et sa notoriété est restée très discrète avant la publication retentissante, en 1750, du Discours sur les sciences et les arts. Rousseau n’est donc pas un auteur précoce et sa venue tardive au roman est d’autant plus paradoxale qu’il s’est fait connaître comme un contempteur des arts et des lettres. Qu’il y ait là un paradoxe étonnant, Rousseau l’ignore moins que personne. Comme pour excuser cette étrange inconséquence, Rousseau se décrit dans Les Confessions en romancier malgré lui, en proie à une forme de possession qui l’aurait invinciblement porté à donner corps à ses « chimères ». Ce furor poeticus qui aurait saisi Rousseau à peine arrivé à l’Ermitage l’aurait invinciblement détourné des œuvres philosophiques qu’il méditait depuis longtemps et auxquelles il souhaitait alors se consacrer entièrement. Mais en réalité, dans ce roman d’amour brûlant qu’est La Nouvelle Héloïse, la pensée philosophique, apparemment congédiée par le néo-romancier en proie aux chimères, ne cesse de faire retour, au point d’habiter la fiction de part en part. Conçu par Christophe Martin, auteur d'un récent essai sur le roman, le parcours proposé s’appuie sur les riches collections de la BIS qui, outre d’importantes éditions du roman, possèdent quelques fragments d’un document inestimable : le brouillon autographe de Rousseau.