Plan de la ville de Nagasaki

Ville située à l'est de l'île de Kyūshū, Nagasaki est fondée en 1571 par le daimyō Ōmura Sumitada afin de favoriser le commerce avec les Portugais.

Les relations avec ces derniers sont cependant rompues par l'édit de 1635, qui consacre la fermeture de l'archipel : il est interdit aux Japonais de le quitter et les commerçants néerlandais, confinés dans l'île artificielle de Dejima située dans la baie de Nagasaki, sont désormais les seuls marchands occidentaux à être autorisés à y faire du commerce. À partir de cette enclave, ils contribuent à développer à grande échelle l'activité du port à partir du milieu du XVIIe siècle.

Nagasaki demeure jusqu'au milieu du XIXe siècle le seul point de contact des Japonais avec le monde extérieur, les échanges se concentrant exclusivement sur Dejima et dans le quartier de Tojinyashiki, réservé au commerce avec les Chinois.

Après le coup de force du Commodore Matthew Perry et la signature de « la convention de Kanagawa » qui s'ensuit (1854) puis les « Traités d'amitié de commerce » conclus en 1858 avec différents pays (États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Pays-Bas), le Japon s'ouvre progressivement aux échanges avec les puissances occidentales.

Nagasaki devient alors un des premiers ports nippons libres et complètement ouverts au commerce avec l'étranger, avec Edo (Tōkyō), Kōbe, Niigata et Yokohama.

Le plan de Nagasaki exposé ici représente le port au XIXe siècle. Publié pour la première fois en 1802 par Kōju-Do, il a fait l'objet de plusieurs rééditions, intégrant parfois de légères modifications, tout au long du XIXe s.

La carte est centrée sur l'île de Dejima, repérable à sa forme courbée, au drapeau néerlandais qu'elle arbore et au pont qui la relie au reste de la ville par un pont. Elle reflète l'importante activité portuaire de Nagasaki, symbolisée par les nombreux navires néerlandais ancrés dans la baie (dont un tire au canon).

Une jonque chinoise apparaît également à proximité de l'île de Dejima, reconnaissable à ses voiles et aux « yeux » dessinés près de la proue du navire : elle rappelle le dynamisme des relations commerciales entretenues entre les deux pays au début du XIXe siècle. Enfin, on peut distinguer, à l'entrée de la baie, un navire à vapeur qui se dirige vers le port.