À la conquête de la Sorbonne : Marie Curie et autres pionnières

 

Le parcours exceptionnel de Marie Curie s’inscrit dans le temps long d’un lent mouvement de féminisation de l’université française. Jusqu’au début des années 1860, décennie durant laquelle s’amorce cette évolution, celle-ci demeure un espace quasi exclusivement masculin.

La Sorbonne n’est pas à l’avant-garde : première Française à obtenir son baccalauréat, en 1861, Julie-Victoire Daubié est reçue bachelière à la Faculté des lettres de Lyon, après que la Sorbonne lui a refusé l’autorisation de se présenter à l’examen ; la même déplore en 1866 :

« Déjà nos facultés de province accueillent les femmes à l’audition de leurs cours qu’elles suivent avec assiduité… Devant cette situation, elles ne doivent pas laisser périmer plus longtemps leur droit d’entrée à la Sorbonne, car il serait d’une anomalie inexplicable que la première faculté de France repoussât seule les femmes. »

Julie Victoire Daubié, La Femme pauvre au XIXe siècle, Paris, De Guillaumin, 1866, p. 195.

 Concentrant la plus importante population étudiante à l’échelle nationale, l’université de Paris prend enfin part à ce mouvement et voit entre la fin du XIXe siècle et la veille de la Seconde guerre mondiale, la part des étudiantes passer de 3 à 28% du total de ses effectifs étudiants.

Cette exposition virtuelle retrace les principales étapes de cette évolution tout en évoquant les trajectoires de quelques figures pionnières.